De notre correspondant à Séoul,
La semaine dernière, le régime a annoncé aux ambassades et aux organisations internationales qui résident à Pyongyang que tout réseau internet sans fil était désormais interdit. On a même vu des représentants du gouvernement se promener dans le quartier diplomatique, téléphone à la main, pour détecter les wifi contrevenants. Amende prévue : 9 000 euros ! L’excuse invoquée par le régime, c’est que ces réseaux auraient un « effet sur les zones environnantes ». Mais vendredi, une concession a été trouvée, les ambassades peuvent garder leur wifi à condition qu’il soit protégé par un mot de passe, et surtout que leurs ondes ne sortent pas du quartier diplomatique. Il faut savoir que les étrangers à Pyongyang sont les seuls à avoir droit à Internet, via des réseaux satellites installés par des entreprises chinoises.
Un réseau intranet ultra-contrôlé
Le mois dernier, une association d’exilés nord-coréens à Séoul a affirmé que le prix des appartements de Pyongyang situés tout près des ambassades avait bondi parce que leurs résidents en profitaient pour accéder à leurs réseaux wifi. Ce qui est quelque chose d’extraordinaire pour un Nord-Coréen qui a pour seules sources d’informations la presse officielle, un réseau intranet ultra-contrôlé, et les DVD sud-coréens échangés sous le manteau. Cette association d’exilés donnait aussi l’exemple d’étudiants nord-coréens que l’on voyait, nombreux, se balader autour d’une ambassade du Moyen-Orient qui était doté d’un réseau wifi particulièrement puissant.
Le wifi, c’est fini
Seuls les cercles dirigeants du régime ont accès au web ; les étudiants peuvent eux se connecter dans les universités à un réseau intranet qui est très contrôlé. Cependant, les étrangers en visite au Nord peuvent louer des téléphones 3G qui eux accèdent librement au réseau mondial... et certains Nord-Coréens avaient trouvé un moyen de récupérer ces cartes 3G après leur départ. Ce qui explique pourquoi le régime a récemment obligé Koryolink, l’entreprise qui les commercialise, à désactiver les cartes SIM de ces téléphones dès que le touriste a repris son avion. Le régime cherche ainsi par tous les moyens à maintenir le couvercle fermé pour empêcher sa population de savoir ce qui se passe à l’extérieur. Mais il ne cesse de se faire rattraper par la technologie.