Pakistan: les pelouses du Parlement occupées par des manifestants

Les forces pakistanaises ont évacué lundi 1er septembre des centaines de manifestants antigouvernementaux qui avaient pris le contrôle de la télévision d'Etat dans le centre d'Islamabad. En marge de violences de ce week-end entre manifestants et force de l’ordre, qui ont causé trois morts et plusieurs centaines de blessés, de nombreux opposants campent pacifiquement dans l’attente de la chute du gouvernement. Reportage.

Avec notre correspondant à Islamabad, Joël Bronner

Depuis les violents accrochages de samedi 30 août, des centaines de manifestants occupent les pelouses du Parlement pakistanais où des tentes de fortune ont été dressées. Parmi eux Nissa, une étudiante de 23 ans venue de la région voisine du Penjab. Comme tous les manifestants, elle exige le départ de Nawaz Sharif, dont elle juge l’élection de l’an dernier illégitime. « Celui qu’on appelle Premier ministre ne dispose d’aucun mandat réel de la part du peuple, il a uniquement été élu grâce à un système corrompu », affirme-t-elle.

Deux hommes inspirent ce mouvement de protestation : Imran Khan, un ex-joueur de cricket et le chef religieux Tahir ul-Qadri. Des opposants que de nombreux analystes estiment téléguidés par l’armée pakistanaise. Si une partie des manifestants ne cachent pas qu’ils attendent en effet de l’armée qu’elle reprenne les rênes du pouvoir, d’autres comme Nissa sont plus mesurés. « Nous aimons notre armée, nous suivons l’armée, nous chantons les louanges de l’armée, mais nous ne voulons pas que l’armée prenne le pouvoir. Moi, je souhaite que ce soit le docteur Qadri qui dirige et stabilise notre pays », confie Nissa.

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