Imran Khan avait commencé la semaine dernière une marche à partir de Lahore au Pendjab, dont il est originaire, jusqu'à Islamabad où il manifeste depuis avec ses partisans et ceux de Tahir ul-Qadri, un autre opposant qui dirige un réseau d'écoles religieuses modérées.
Les deux hommes avaient promis de déferler sur la capitale pour arracher la démission de Nawaz Sharif, mais seules quelques dizaines de milliers de personnes s'y sont retrouvées. Aujourd'hui, Imran Khan n'a autour de lui que quelques milliers de personnes.
Les forces de l'ordre les ont quand même laissé pénétrer dans la « zone rouge » très sécurisée qui protège le Parlement, devant lequel ils campent aujourd'hui. Jusqu'ici, les autorités se sont montrées conciliantes. Le pays a l'habitude des coups d'Etat militaires et il ne faudrait pas que la situation dégénère, d'autant que la puissante armée a appelé les deux partis à négocier.
Mais Imran Khan ne cesse de multiplier les provocations. Son parti [le Parti de la justice (PTI), une formation arrivée en troisième place lors des élections de mai 2013] avait annoncé il y a deux jours que ses députés allaient démissionner, aujourd'hui il rompt des négociations à peine commencées. Une attitude jusqu'au-boutiste difficilement tenable. Ce jeudi, le Parlement, opposition et majorité réunies, a adopté à l'unanimité une résolution condamnant la marche et l'appel à la désobéissance civile du chef du PTI, et le chef de la police d'Islamabad, que certains accusent d'avoir des sympathies pour Imran Khan, a été démis de ses fonctions.