Avec notre correspondante à Islamabad, Gaëlle Lussiaà-Berdou.
Craignant pour sa vie au Pakistan, Altaf Hussain est en exil à Londres depuis plus de vingt ans. Il continue pourtant de diriger son parti, le Muttahida Qaudi Mouvement (MQM), notamment via des discours enflammés transmis régulièrement par téléphone à des foules enthousiastes.
Son parti est accusé d’être partiellement responsable des violences qui secouaient Karachi, la capitale économique du Pakistan, ce mardi. En Angleterre, le MQM fait l’objet de plusieurs enquêtes, notamment suite au meurtre de l'un de ses dirigeants, sur place, en 2010. L’an dernier, pendant la campagne électorale au Pakistan, la police anglaise avait enregistré plusieurs plaintes dénonçant la violence des propos d’Altaf Hussain dans l'un de ses discours.
La nouvelle de l'arrestation d'Altaf Hussain a provoqué la colère de ses partisans à Karachi. Des coups de feu ont été entendus, des véhicules, brûlés. Paniqués, de nombreux résidents ont quitté bureaux et commerces pour rentrer précipitamment chez eux, provoquant des bouchons monstres. Le consulat britannique sur place a fermé temporairement ses portes. Le MQM, lui, a demandé à ses partisans de rester unis dans le calme.