L'émotion grandit suite à ce crime « totalement inacceptable », selon les mots du Premier ministre Nawaz Sharif. Ce jeudi, le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague s’est dit « révulsé » et a appelé le gouvernement pakistanais à agir. Hier, la commissaire aux droits de l'homme de l'ONU avait demandé à Islamabad de tout faire pour mettre fin à une pratique barbare. Plus largement, les associations pakistanaises des droits humains dénoncent à la fois la passivité des autorités et la loi du silence qui prévaut souvent.
Une trentaine de personnes attendaient mardi le couple devant le tribunal dans le centre de Lahore : le père, les frères et les cousins de Farzana Parveen, 25 ans, enceinte de trois mois. Ils l'ont tuée à coup de briques, sous les yeux de son mari.
L'an dernier, près de 1 000 jeunes femmes ont ainsi été tuées pour avoir « déshonoré leur famille ». La loi interdit ces crimes, ainsi que les mariages forcés depuis une dizaine d’années. Mais la justice intervient peu dans ce qui est encore largement considéré comme relevant de la sphère privée.
Ainsi, le veuf de Farzana Parveen a-t-il expliqué que, pour l'épouser, il avait lui-même tué sa première femme. Son fils avait porté plainte, mais il s'était rétracté après que son père eut versé la « diya », la compensation financière pour crime de sang.
Et ce jeudi soir, les Etats-Unis ont également condamné ce « meurtre haineux » et ont dénoncé les « crimes d'honneur » qui ont cours dans ce pays musulman d'Asie du Sud.
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