Le nucléaire nord-coréen soude Pékin et Séoul

Le président chinois Xi Jinping achève sa visite de deux jours en Corée du Sud. L’imprévisible régime nord-coréen en a pris pour son grade. Pékin et Séoul ont appelé à dénucléariser la péninsule coréenne, visant ainsi clairement les essais nucléaires à répétition de Pyongyang.

Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt

Fidèle à la ligne chinoise de ne pas accuser directement son allié historique, Xi Jinping n'a pas cité Pongyang. Mais dans un communiqué conjoint avec la présidente sud-coréenne, il a plaidé pour la dénucléarisation de la péninsule. Et il est clair que le message s'adresse aux dirigeants nord-coréens. Cette alliance inédite isole encore un peu plus la Corée du Nord, qui a créé la tension en enchaînant tirs de missiles et essais nucléaires. Mais sur la marche à suivre, Pékin et Séoul ne semblent pas être sur la même longueur d’onde. La présidente sud-coréenne Park Geun-Hye pousse à « utiliser tous les moyens » possibles pour dénucléariser la région. Xi Jinping, lui, préfère un ton plus modéré : le président chinois se contente d’appeler au dialogue et à la négociation.

Agacement chinois après des tir de missiles nord-coréens

Jamais un président chinois n'avait visité la Corée du sud avant la Corée du nord. Or le président chinois Xi jinping l'a fait. Il semble par là montrer son agacement après les récents tests balistiques de Pyongyang. La Chine rechigne à imposer des sanctions. Pékin craint l’effondrement du régime communiste, susceptible d’aboutir à une réunification des deux Corées - avec à la clé une présence militaire américaine à ses portes. Aujourd'hui, les Etats Unis disposent déjà de quelque 30 000 hommes en Corée du Sud.

Le Japon, piqué au vif

Pékin affirme aussi ses intérêts économiques. La Corée du Sud est le quatrième partenaire commercial de la Chine.  Le Japon, lui, n'a pas goûté cette visite, notamment sa tonalité historique. Pékin a insisté sur les souffrances communes des Chinois et Coréens pendant l'occupation japonaise durant la Seconde Guerre mondiale. Le Japon qui a un fort contentieux territorial avec la Chine a déploré l'utilisation par Pékin de vieux dossiers historiques, jugée contreproductive pour la paix dans la région. Mais quelques jours auparavant, le Japon avait pris une décision historique: celle de participer à des opérations militaires extérieures alors que jusque là sa constitution pacifiste l'en dissuadait et cela n'est pas de nature à calmer les esprits.

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