Avec notre correspondant à Bangkok, Arnaud Dubus
Pour le chef de la junte, le général Prayuth Chan-ocha, les déclarations du chef du mouvement anti-gouvernemental, Suthep Thaugsuban, ne pouvaient pas tomber au pire moment. Le général Prayuth tente de se présenter comme le putschiste réticent, celui qui a été poussé par la détérioration de la situation politique, à prendre le pouvoir à son corps défendant.
Or le récit de Suthep, fait lors d’un dîner pour récolter des fonds pour assister les victimes des troubles politiques, présente une image bien différente. Selon lui, pendant près de quatre ans, le chef de l’armée et lui-même ont régulièrement discuté sur le réseau Internet de la façon de se débarrasser du gouvernement de Yingluck Shinawatra. Et au mois de mai, le chef de l’armée lui aurait dit : « c’est maintenant à nous, les militaires, de prendre les choses en main ».
Les propos de Suthep ont provoqué la fureur du chef de la junte. Celui-ci assure n’avoir jamais comploté contre le gouvernement. Il jure être toujours resté fidèle à son devoir et interdit désormais tous les galas de charité pour les victimes.