Avec notre correspondante à Phnom Phen, Stéphanie Gee
C’est le plus souvent sans argent que ces immigrés, pour la plupart illégaux, échouent à la frontière sous des tentes de fortune. Le gouvernement cambodgien a dépêché 300 camions pour assurer leur retour en province. Employés dans les usines ou encore dans l’agriculture en Thaïlande, gourmandes en main d’oeuvre bon marché, ces Cambodgiens sont attirés par des salaires plus compétitifs que dans leur pays.
L’arrivée de cette masse de nouveaux chômeurs sur un marché qui peine à créer de l’emploi pose un problème de taille aux autorités cambodgiennes. Le ministère du Travail a annoncé la mise en place de formations professionnelles gratuites et promis de les aider dans leurs recherches d’emploi. Mais beaucoup de ces réfugiés disent ne pas vouloir accepter des salaires bien en deçà de ce qu’ils gagnent chez le voisin. Ils préfèrent attendre un retour à la normale, bien décidés à retourner en Thaïlande à la première occasion.
Une question politique ?
Pour l’heure, les Cambodgiens constituent le gros du bataillon des immigrés à s’enfuir alors que Laotiens et Birmans sont aussi très présents sur le sol thaïlandais. Une affaire qui serait politique, selon certains, qui rappellent que Phnom Penh est proche des chemises rouges, les opposants à la junte.