Avec notre correspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Un mot croisé d'un journal universitaire communiste dans lequel le nom du Premier ministre est détourné pour écrire les mots « fils de pute ». Un autre journal d'étudiants qui a publié une galerie de la honte, où Narendra Modi apparaît aux côtés d'Adolf Hitler et d'Oussama ben Laden. Ces faits ont valu à leurs auteurs d'être arrêtés, sur la base d'un article du code pénal qui réprime tout propos écrit ou oral pouvant entraîner l'hostilité ou la haine entre deux communautés, dans le but d'éviter des troubles à l'ordre public.
Elles ont été initiées par les autorités régionales, qui ont le contrôle sur la police en Inde. Mais leur interprétation est abusive, selon Meenakshi Ganguly, représentante de Human Rights Watch en Asie du Sud : « Ces textes de lois sont très vagues et doivent donc être révisés, mais surtout il faut informer les autorités régionales qu'elles ne peuvent pas en abuser. La Cour suprême a dit que la liberté d'expression devait être protégée à tout moment, sauf quand il y a la preuve de la préparation d'actes violents. Or, depuis quand le fait de ridiculiser un politicien représente un trouble à l'ordre public ? »
Une autre loi controversée de 2008 réprime les propos tenus sur internet ou par mobile. Et elle a servi à l'arrestation, il y a trois semaines, d'un étudiant qui avait fait circuler un message critique envers Narendra Modi par l'intermédiaire de WhatsApp.