Pour les Américains, Manas était un point d'ancrage très important en Asie centrale. La question de sa fermeture avait pourtant régulièrement été évoquée. Les autorités de Bichkek avaient instrumentalisé cette présence militaire des Etats-Unis à des fins budgétaires. En 2009, les Américains ont dû tripler le loyer pour maintenir leur position militaire.
Les Kirghizes ont aussi joué sur la rivalité entre les Américains et les Russes dans la région. Ces derniers sont présents militairement sur la base de Kant. En 2012, Vladimir Poutine a signé un accord bilatéral avec le gouvernement kirghiz qui prévoit l’annulation progressive d’une dette de 350 millions d'euros en échange du maintien de leur présence militaire jusqu'en 2032 dans le pays.
La Russie l'emporte donc aujourd’hui, et confirme de plus en plus sa présence dans le pays en investissant, notamment, dans de grands projets gaziers. Le Kirghizistan, ancien pays soviétique, cherche lui aussi à renouer des liens plus étroits avec Moscou. La base militaire américaine sera donc transférée dès juillet prochain en Roumanie, au bord de la Mer noire. Les Russes, quant à eux, restent au Kirghizistan.