Les premières manifestations, dimanche dernier, avaient eu lieu dans le calme, mais la violence a explosé mardi. Deux travailleurs chinois avaient alors été tués. Dans les zones industrielles du Sud, la frustration des ouvriers vietnamiens face à la concurrence des entreprises étrangères s'est ajoutée au motif patriotique antichinois, déclenchant des violences qui entachent le mouvement de protestation.
Mais la société civile reste mobilisée, elle appelle à manifester dimanche. Manifester, mais sans violence. « Nous, associations de la société civile, sommes en train de convoquer à travers une page internet, à une troisième manifestation le 18 mai », explique Nguyen Bac Truyen, membre de l'association de défense des prisonniers politiques et religieux. « Nous voulons que les gens sortent manifester contre l’invasion chinoise, dans toutes les grandes villes du pays, comme Hanoï, Saigon, Natrang, et d’autres ». Pour autant, le responsable associatif lance un appel au calme : « nous allons continuer la mobilisation, mais toujours en insistant sur le principe de la non-violence. Nous appelons les gens à éviter toute discrimination envers les Chinois ou Vietnamiens d'origine chinoise ».
Les associations le savent. S'il y a de nouvelles violences, le gouvernement autoritaire de Hanoï pourrait être tenté de faire taire cette contestation qui risque de déborder. Mais il donnerait alors l'impression de céder à Pékin. Une situation délicate.
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