Avec notre correspondant à New Delhi, Antoine Guinard
« Chaque être humain à le droit de choisir son sexe », c'est ce qu'a déclaré ce mardi la plus haute instance de justice d'Inde. Les transgenres seront désormais considérés comme des citoyens à part entière. Ils pourront être détenteurs d'un passeport ou d'un permis de conduire mais surtout, ils seront pris en compte dans le système de quotas pour l'emploi et l'éducation, réservés aux minorités indiennes dites « défavorisées ».
En Inde les travestis et les transsexuels sont communément désignés par le terme « hijra », qui signifie littéralement «eunuque». Ils vivent majoritairement en marge de la société, gagnant leur vie par la prostitution et la mendicité, et se voient souvent refuser l'accès aux hôpitaux.
L'année dernière, la communauté Hijra avait déjà obtenu une première avancée : le droit à la carte d'électeur. Elle participe donc pour la première fois aux élections générales qui se déroulent en ce moment en Inde. Cette reconnaissance légale d'un troisième sexe survient quatre mois à peine après une décision de justice jugé rétrograde par de nombreux Indiens. En décembre dernier, la Cour suprême avait réhabilité une loi datant de l'ère coloniale criminalisant les relations homosexuelles.