Afghanistan: des observateurs internationaux suspendent leur mission

A Kaboul, un hommage a été rendu ce dimanche 23 mars à Sardar Ahmad et sa famille, ce journaliste afghan de l'Agence France-Presse tué jeudi avec sa femme et deux de ses enfants par un commando taliban dans un hôtel de la capitale. Des funérailles qui se sont déroulées en présence de plusieurs centaines de personnes. Un attentat alors que dans moins de deux semaines la présidentielle sera organisée dans le pays. Un scrutin placé sous la surveillance de nombreux observateurs internationaux. Mais déjà, certaines organisations ont renoncé.

Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert

Dans l'attaque contre l'hôtel Serena, un responsable paraguayen du National Democratic Institute (NDI) a été tué. Cette mission d'observation américaine a donc été annulée et ce n'est pas la seule. L'IFES, une autre organisation d'observation a, elle aussi, décidé de retirer ses observateurs.

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Thijs Berman, député européen et responsable de l'équipe d'observateurs de l'Union européenne, assure que l'UE poursuivra son travail : « La situation en Afghanistan est extrêmement difficile et tout le monde le sait. Donc parler d’optimisme serait naïf. La situation est trop compliquée. L’Afghanistan mérite un transfert du pouvoir qui, non seulement est légitime, mais également accepté par tous, par les gagnants, par les perdants, par les électeurs surtout. Nous sommes là pour ça et nous surveillerons tout le processus électoral. Non seulement le scrutin même et les possibles fraudes qu’il y aurait mais aussi le processus électoral dès le début de la validation des candidats jusqu’à la publication finale des résultats. »

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Impossible cependant pour les observateurs internationaux d'être dans tous les bureaux de vote, notamment pour des raisons de sécurité. Il faudra compter sur la présence d'observateurs afghans. Reste à voir s'ils pourront se rendre dans les zones les plus dangereuses. Selon le ministère afghan de l'Intérieur, au moins 360 bureaux de vote sur les 7 200 que compte le pays n'ouvriront pas leur porte le jour du scrutin, car la situation est jugée trop instable.

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