Afghanistan: l'inquiétude des ressortissants étrangers

Au moins neuf personnes dont quatre étrangers ont été tués jeudi 20 mars dans l'attaque d'un hôtel ultra-sécurisé à Kaboul. Selon le ministère afghan de l'Intérieur, quatre assaillants ont réussi à pénétrer avec des armes dans l'établissement 5 étoiles qui accueille des visiteurs afghans et internationaux de passage. Les talibans, qui ont revendiqué cette attaque, ont été abattus. Plusieurs organisations internationales ont suspendu leur mission dans le pays.

Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert

Après la mort de plusieurs expatriés, de plusieurs Afghans et du correspondant de RFI en anglais à Kaboul, les habitants s'interrogent.

Alexandre Khadivi est installé depuis un peu plus d'un an à Kaboul. Ce Français qui travaille pour une société afghane était chez lui ce jeudi soir quand il a entendu des coups de feu en provenance de l'hôtel attaqué : « Sur le coup, quand on a entendu parler de l'attaque, il n'y a pas vraiment eu d'inquiétudes. Mais c'est vrai qu'en prenant un peu de recul sur la situation, on se rend compte qu'il commence à y avoir pas mal d'attaques, beaucoup plus qu'il y a quelques mois. Effectivement, avec l'approche des élections, le retrait des troupes, en prenant tout cela en compte, c'est vrai qu'il y a une petite inquiétude ».

Fin janvier déjà, des ressortissants étrangers avaient été visés dans l'attaque d'un restaurant. Vingt-et-une personnes dont 13 internationaux avaient été tués, faisant de cet assaut le plus meurtrier pour des civils étrangers depuis la chute des talibans en 2001.

Les ONG quittent le pays

Ross Macintoch, un Anglais de 27 ans, est arrivé en Afghanistan il y a un mois et demi. Avant cette attaque, il limitait déjà ses déplacements : « De toutes façons, les sorties au restaurant étaient déjà plus ou moins terminées. La plupart des gens que je connais ne fréquentait plus ces endroits. Leurs restrictions ne le permettaient plus. Moi par exemple, j'ai dû y aller seulement deux fois depuis que je suis là. C'était la conséquence directe de l'attaque contre le restaurant libanais en janvier. »

Suite à cette nouvelle attaque, plusieurs organisations internationales ont décidé d'interrompre leurs missions en Afghanistan, notamment une partie des observateurs étrangers chargés de veiller au bon déroulement du scrutin.

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