Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
MSF-Hollande travaillait dans des zones reculées, tendues, où les affrontements entre musulmans et bouddhistes sont fréquents à l’ouest du pays, et où les journalistes étrangers sont interdits. L’association traitait des personnes blessées par ces violences.
Elle était donc en position d’informer, de confirmer ou d’infirmer des bilans humains, comme elle l’avait fait fin janvier par exemple, en certifiant avoir soigné 22 blessés près d’une zone d’affrontements.
Témoin au plus près des événements
C’est sans doute ce rôle de témoin au plus près des événements qui a irrité le pouvoir birman, lui qui est largement critiqué par la communauté internationale pour sa passivité dans la gestion de la crise arakanaise, et qui souhaite désormais éloigner ceux qui peuvent raconter le conflit arakanais de manière indépendante.
Le gouvernement a autorisé MSF-Hollande à rouvrir ses cliniques dans le nord du pays ainsi qu’à Rangoon, la plus grande ville de Birmanie, mais pas dans l’Arakan. L’ONG se dit « extrêmement inquiète » pour les dizaines de milliers de personnes vulnérables dans cette région frontalière du Bangladesh, qui n’auront plus accès à ses services.
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