Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
« Les cliniques ont dû fermer leurs portes, et les patients sont dans l’incapacité de recevoir leurs traitements, essentiels à leur survie ». MSF-Hollande se dit choquée, extrêmement préoccupée. L’association traitait quotidiennement 30 000 patients atteints du sida et 3 000 malades de la tuberculose.
MSF travaillait dans une quinzaine de camps de réfugiés dans l’Etat de l’Arakan, à l’ouest du pays, une région où deux minorités - bouddhiste et musulmane - s’affrontent régulièrement, et où plus de 140 000 personnes ont dû fuir leurs villages. Les autorités birmanes reprochent à l’ONG d’attiser les tensions dans cette région, de manquer de transparence et de ne soigner que les musulmans.
L’association a toujours expliqué qu’elle traitait tous ses patients sans distinction d’origine et de religion. En réalité, il semblerait que le pouvoir birman n’ait pas apprécié les commentaires de l’ONG au sujet de récents heurts entre musulmans et bouddhistes mi-janvier. MSF a indiqué avoir traité 22 blessés suite à ces affrontements. Des affrontements que le gouvernement birman dément, en dépit de témoignages concordants qui viennent confirmer ces violences. La branche suisse MSF, qui opère aussi en Birmanie, n'est pas concernée par ces ennuis.