Avec notre correspondante à Pékin, Heike Schmidt
Midi à la gare centrale. La valise à roulettes dans une main, le thermos de thé dans l’autre, des centaines de voyageurs attendent patiemment leur tour devant le guichet. Personne n’entre dans le hall principal sans montrer sa pièce d’identité, sous les yeux vigilants de la police. « J’ai vu le massacre de Kunming à la télé, raconte Lü Dahao qui observe la scène avec satisfaction. Il y a eu 29 morts et une bonne centaine de blessés ! Là, les policiers sont tous au boulot. Regardez, il y a partout des policiers armés. Là et là ! Mais rassurez-vous. Les terroristes sont une minorité, la plupart des personnes ici sont bonnes ».
« Inquiétant »
« C’est inquiétant, bien sûr, ajoute madame Wang, sur ses gardes, en partance pour Liaoning au nord-est. Mais a priori, je crois qu’il n’y a pas trop de soucis. La Chine se développe très bien, la sécurité est prise au sérieux ici. Sur internet, on voit que le gouvernement a déjà pris pas mal de mesures. Ça nous rassure ! ».
A tous les points névralgiques de la ville, des vigiles volontaires en gilet rouge surveillent les passants, de nombreuses routes sont interdites à la circulation. Les autorités sont sur le qui-vive, car le moment est particulièrement sensible : 5 000 élus sont présents à Pékin pour la session annuelle du Parlement chinois.
Arrestations
Une femme et un homme ont été arrêtés soupçonnés d'être à l'origine du massacre dans la gare de Kunming, dans le sud-ouest de la Chine. Tous sont, selon l'agence Chine Nouvelle, membres d'un groupe terroriste ouïghour de la région de Xinjiang. Samedi dernier, 29 personnes avaient trouvé la mort dans une attaque sanglante au couteau. Lors de l’ouverture de la session annuelle du Parlement chinois, les députés ont rendu hommage aux victimes.