MSF tire la sonnette d'alarme sur l'état du système de santé afghan

Dans un rapport publié ce mardi 25 février, Médecins sans frontières dénonce les bilans exagérément positifs sur l'accès aux soins après plus de dix ans d'intervention de la communauté internationale en Afghanistan. L'ONG a interrogé plus de 800 patients dans différentes provinces afghanes qui décrivent une situation loin d'être idéale.

Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert

Un Afghan sur trois rencontre des difficultés pour se soigner faute d'argent. C'est l'une des conclusions du rapport de Médecins sans frontières (MSF), loin des résultats mis en avant par la communauté internationale, assure Benoit de Gryse, le chef de la mission MSF en Afghanistan : « On a vu des progrès, des progrès vraiment tangibles, concède-t-il, mais de là à dire que tout va bien à l'heure actuelle, c'était peut-être un peu trop. Ce qu'on voit, c'est que le montant qui a été investi en Afghanistan était quand même énorme et on voit qu'il y a eu des opportunités ratées. Je pense qu'avec une stratégie beaucoup plus cohérente, par exemple en utilisant le ministère de la Santé publique, le résultat aurait été mieux ». 

« Nous espérons que la communauté internationale n'oubliera pas l'Afghanistan »

Les violences touchent de plus en plus les civils. Et dans certaines zones, il n'est pas rare que les patients aient voyagé plusieurs heures avant d'atteindre un centre de santé. Il faut malgré tout poursuivre les efforts, confie le docteur Masood Nasim, coordinateur médical de MSF. « Il est difficile d'atteindre les zones les moins sécurisées. Les habitants sont parfois complètement abandonnés, souligne-t-il. Les médecins ne peuvent pas y aller et les habitants ne peuvent pas se déplacer. Donc nous espérons que la communauté internationale n'oubliera pas l'Afghanistan. On sait qu'il y a d'autres priorités ailleurs mais il faut poursuivre ce qui a été commencé ».

Alors que le retrait des troupes étrangères sera effectif à la fin de l'année, les Etats-Unis ont annoncé la diminution de moitié des aides civiles accordées en 2014.

Partager :