Avec notre correspondant à Bangkok,Arnaud Dubus
Quand 1 500 policiers anti-émeute munis de boucliers en plexiglass et de matraques et appuyés par des sections armées de fusils automatiques, ont été déployés le vendredi 14 février dans Bangkok, les milliers de manifestants qui occupent toujours cinq carrefours stratégiques de la ville s’attendaient au pire. Et, de fait, les policiers ont vite repris le contrôle d’une large avenue proche du siège du gouvernement, laquelle avait été abandonnée quelques heures auparavant par les manifestants.
Repli de la police
Mais rapidement, la police s’est repliée lorsqu’elle s’est rendue compte qu’un groupe de manifestants dans le nord de la capitale était prêt à se battre pour conserver le contrôle de son secteur. Ce groupe est dirigé par un moine bouddhiste particulièrement combatif, Luang Pu Buddha Issara, un bonze charismatique qui est adulé par les manifestants. Même chose ce samedi, les policiers ont renoncé à envahir ce même quartier. Ils souhaitent que les manifestants partent de leur plein gré.
Manière douce
Des négociations entre le bonze et des représentants de la police doivent avoir lieu dimanche. Il est clair que les autorités privilégient la manière douce. Elles sont conscientes que des méthodes trop répressives se retourneraient immédiatement contre elles. Mais dans le même temps, les partisans du gouvernement commencent à critiquer celui-ci pour ce qu’ils considèrent être un manque de détermination.