Talibans libérés: le ton monte entre Washington et Kaboul

Les Etats-Unis ont à nouveau haussé le ton contre Kaboul après la libération, de 65 présumés talibans qui étaient détenus à la prison de Bagram, en Afghanistan. Pour Washington, ces hommes sont dangereux et menacent la sécurité du pays et des soldats de la coalition internationale qui y sont déployés.

Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio

Les réactions d’indignation s’amplifient aux Etats-Unis, et la réponse du département d’Etat à Hamid Karzaï, après le communiqué de la Défense, montre à quel point les relations sont détériorées entre Washington et Kaboul.

→A (re)lire:Retour sur la libération des talibans présumés en Afghanistan

Le gouvernement afghan sera tenu pour responsable des actes commis par les personnes qui ont été libérées, et que les Etats-Unis considèrent comme une menace, a déclaré en substance Marie Harf, porte-parole de John Kerry, lors d’une conférence téléphonique :

« Nous sommes légitimement préoccupés pour la sécurité et la protection des forces de la coalition, des forces afghanes, et des civils. Le président Karzaï et le gouvernement afghan devraient partager cette préoccupation car s’il a raison de dire que l’Afghanistan est un pays souverain qui prend ses décisions. Il porte aussi la responsabilité des conséquences de ses décisions »

Au Congrès, le sénateur conservateur Lindsey Graham, a immédiatement proposé de retirer toute aide américaine civile à l’Afghanistan. Cette enveloppe s’élève à 1,100 milliard de dollars pour 2014, une somme déjà en diminution de 50%. Et si l’armée américaine s’est sobrement exprimée par communiqué, deux hauts gradés en retraite, qui connaissent le terrain afghan, préconisent l’arrêt des négociations avec Kaboul, et le retrait pur et simple du dispositif militaire d’appui aux forces afghanes.

Réaction

La réponse du président afghan ne s'est pas fait attendre à l'issue du 8e sommet Turquie-Afghanistan-Pakistan. A Ankara hier, Hamid Karzaï a déclaré, « j'espère que les Etats-Unis vont arrêter de harceler les autorités judiciaires afghanes et de contester leurs procédures ».

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