Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Le secret d’Etat est une notion très élastique en Chine. Elle englobe par exemple, certaines statistiques comme les chiffres de la peine de mort, les données concernant la production industrielle ou encore celles concernant la pollution. Cela doit changer à en croire l’agence officielle chinoise : « Les membres de l’administration ne doivent pas définir désormais comme secret d’Etat une information qui doit être publique au regard de la loi ».
« Effort de transparence gouvernementale »
Une annonce encore floue mais qui, selon Chine Nouvelle, traduit ici un « effort en faveur de la transparence gouvernementale » exigée par l’opinion publique. On a vu ainsi récemment la commission centrale de discipline du Parti communiste chinois diffuser les résultats de la lutte contre la corruption sur une web radio, un tribunal de la province du Shandong (Est) a publié aussi partiellement cet été les compte-rendus d’audience du procès du dirigeant déchu Bo Xilai sur les réseaux sociaux.
Et selon les nouvelles règles en matière de lutte contre la pollution, 15 000 usines sont désormais contraintes de rendre publique leurs émissions de polluants. Ce progrès doit permettre d’éviter l’arbitraire estiment les optimistes, et un procès comme celui des quatre cadres du groupe australien minier Rio Tinto qui avait laissé les observateurs internationaux pour le moins dubitatifs. Ces cadres étaient accusés d’avoir obtenu des données industrielles sensibles, qualifiées de « secrets d’Etat », en corrompant des responsables chinois pour obtenir la position chinoise dans les négociations sur le prix du fer. Ils ont écopé de peine allant de 7 à 10 ans de prison.
Au bon vouloir des dirigeants
Mais cette transparence n’est que partielle et en tous cas au bon vouloir des dirigeants chinois. Fin janvier, l’avocat Xu Zhiyong, l’un des leaders du mouvement des nouveaux citoyens, qui réclame notamment la publication du patrimoine des officiels, a été condamné à quatre ans de prison.