« Il est impossible que les candidats puissent mener campagne normalement », estimait dernièrement un expert de l’université de Kaboul. Au contraire de la dernière élection de 2009, pourtant marquée par les violences et les fraudes. À l’époque, les candidats pouvaient aller à la rencontre des électeurs, « parce que les talibans n’étaient pas forcément capables d’opérer aussi facilement qu’aujourd’hui », analyse l’universitaire.
Hamid Karzaï et la coalition laissent en effet derrière eux un pays fragile, toujours marqué par la guerre contre les rebelles talibans. Le nombre de morts civils a augmenté de 10 % ces 11 derniers mois, avec 2 730 tués. Et si le chef des talibans afghans, le mollah Omar, n’a pas directement menacé le scrutin, plusieurs hauts responsables de la rébellion ont fait comprendre que des attaques étaient en préparation. Janvier 2014 a d'ailleurs vu une recrudescence des attentats sur Kaboul. Mais la campagne ne devrait véritablement décoller qu'à quelques jours des élections.
Parmi les 11 candidats en lice, dans ce scrutin très ouvert, se distingue l'opposant Andullah Abdullah, ancien ministre des Affaires étrangères d'Hamid Karzaï, arrivé deuxième en 2009 avec 30 % des voix. Face à lui, entre autres, un ancien ministre des Finances, un ancien chef de guerre controversé, le frère aîné du président... Mais au final, plus que les considérations politiques ou économiques, ce sont les loyautés ethniques ou tribales qui devraient jouer lors du scrutin.