La Constitution birmane bloque la candidature d'Aung San Suu Kyi à la présidence du pays

C’est un coup dur pour Aung San Suu Kyi. La Prix Nobel de la Paix a déjà affiché ses ambitions politiques. Elle veut devenir présidente dans son pays, la Birmanie, à l’issue des prochaines élections, fin 2015. Mais la Constitution l’en empêche pour le moment. Il faudrait donc la réviser. Après avoir soufflé le chaud et le froid ces derniers mois, les principaux responsables politiques semblent maintenant écarter la possibilité de réformer la Constitution en profondeur.

Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre

La Birmanie est dirigée depuis presque trois ans par un gouvernement réformateur civil qui a entrepris des réformes pro-démocratiques. Les parlementaires chargés de modifier la Constitution birmane envisagent de l'aménager par petites touches. Mais, les milliers de propositions d'amendements qu'ils ont reçues ne concernent pas les dispositions clefs du texte notamment celle qui empêche Aung San Suu Kyi de devenir présidente.

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Une clause dans la Constitution interdit à ceux qui ont un conjoint étranger d'accéder à la fonction. Aung San Suu Kyi a été mariée à un Anglais. De même, les parlementaires ne toucheraient pas aux articles qui réservent aux militaires un quart des sièges au Parlement et qui leur donnent du coup un droit de veto. L'armée aurait les mêmes privilèges l'opposition, les mêmes handicaps.

Depuis des mois, Aung San Suu Kyi sillonne le pays pour expliquer à ses partisans pourquoi la Constitution birmane doit être modifiée. Mais, elle ne parvient pas à trouver des interlocuteurs du côté du pouvoir pour les convaincre. Le président birman a refusé de négocier directement avec elle. Le chef de l'armée ne répond pas à ses demandes d'entretien. Et le président du Parlement a déjà enterré publiquement toute réforme ambitieuse au nom de la stabilité politique.

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