Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gée
Après être longtemps restées en retrait, les autorités réagissent et frappent fort. Il ne s'agit plus de simples manifestations mais d'une rébellion, défend un porte-parole du gouvernement.
Dans un des quartiers de la périphérie de Phnom Penh dédié aux usines de la confection textile, la gendarmerie a commencé ce vendredi matin à tirer à balles réelles sur les protestataires, qui ont mis le feu à des barricades et lancent pierres et cocktails Molotov. Dans cette véritable scène de chaos, il est difficile d'évaluer pour l'heure le nombre victimes. Selon l'AFP, rapportant des informations policières, trois personnes auraient trouvé la mort dans la répression d'une manifestation dans la capitale.
La veille, des incidents violents avaient déjà éclaté à un autre endroit, et se sont conclus par l'arrestation de plusieurs personnes. Sur place, tout le monde s'improvise meneur, même des non ouvriers, tandis que de jeunes casseurs semblent s'être mêlés de la partie depuis hier soir.
Le patronat se plaint quant à lui des dégâts commis sur les usines, dont nombre ont pour la plupart suspendu leurs activités et cherchent à délocaliser leur production dans d'autres pays pour honorer leurs délais de livraison.
Dans ce climat de tension, le leader de l'opposition, Sam Rainsy, a appelé les fonctionnaires, policiers et soldats à « défendre le peuple et non pas une dictature qui opprime » le peuple et annonce à nouveau une manifestation de grande ampleur pour ce dimanche.