Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gee
Ils sont des dizaines et des dizaines de milliers à avoir rallié la marche de l'opposition. Dans cette parade colorée, les slogans fusent, lancés par des supporters juchés sur le toit de tuk-tuk, ces carrioles tractées par des motos.
Le Premier ministre Hun Sen, dont les manifestants réclament le départ, est la première cible de Kem Sokha, le vice-président du Parti du sauvetage national du Cambodge (CNRP), qui s'est adressé à ses troupes lors de la procession : « Nous demandons à Hun Sen de venir se présenter à la population. S'il ne vient pas, c'est un lâche ! Les manifestants demandent de nouvelles élections, et au plus vite ! Si Hun Sen est courageux, qu'il se présente aujourd'hui. Sinon la semaine prochaine, on continue les manifestations ! »
Les Phnompenhois, qui avaient dernièrement un peu déserté les rangs de l'opposition, sont nombreux à battre le pavé ou à saluer l'interminable cortège à son passage.
C'est le cas de la jeune Thavy, qui a décidé cette fois-ci de venir défendre les revendications du moment : « Je participe pour demander une réduction du prix de l'essence à moins de 4 000 riels le litre et une réévaluation du salaire des ouvriers à 160 dollars. Et je veux que Hun Sen soit remplacé ! »
Il reste à voir si cette démonstration de force pacifique suffira à faire réagir le parti au pouvoir qui, jusqu'à présent, fait la sourde oreille.
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