Avec notre correspondant régional à Bombay, Sébastien Farcis
La transition entre deux gouvernements s'est toujours faite dans la douleur au Bangladesh. C'est pour cette raison qu'en 1996 les parlementaires ont adopté un amendement à la Constitution. Celui-ci prévoyait que, durant les trois mois qui précèdent les élections législatives, un gouvernement intérimaire devait être installé. Celui-ci devait compter uniquement des bureaucrates indépendants, n'appartenant à aucun parti, et qui ne se présenteraient pas aux élections. Trois scrutins législatifs majeurs ont été organisés de la sorte par la suite.
Mais, il y a deux ans, le parti actuellement au pouvoir, l'Awami League, a annulé cette disposition. Le manque de confiance est tel, aujourd'hui, que tous les principaux partis d'opposition ont préféré boycotter ce scrutin plutôt que d'en subir les irrégularités supposées.
Vers des sanctions internationales ?
A l'heure actuelle, plus de la moitié des candidats présentés par la majorité vont donc se présenter sans opposant et seront ainsi élus automatiquement. Cette situation antidémocratique a déjà été critiquée par l'Union européenne et les Etats-Unis, qui ont décidé de ne pas déployer d'observateurs. Mai cela pourrait aller plus loin. Selon un expert, ces partenaires économiques pourraient également décider d'imposer des sanctions au Bangladesh, un pays extrêmement dépendant des exportations de textile.
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