Au Bangladesh, les manifestants de l'opposition se heurtent aux policiers

Ce 29 décembre à Dacca, des premiers affrontements ont éclaté entre les forces de l'ordre et les partisans de l'opposition opposés à la tenue d'élections générales le 5 janvier prochain. Malgré la mise en garde du gouvernement qui a interdit les rassemblements publics ce dimanche, des centaines de manifestants se sont heurtés à la police. Le Bangladesh est en proie aux violences depuis le début de l'année 2013 : plus de 270 personnes ont perdu la vie dans des manifestations.

Au Bangladesh, des centaines d'opposants ont été arrêtés par la police depuis samedi soir, dans le but, dit-elle, d'empêcher de nouvelles violences. Le gouvernement a mené une large opération de répression afin d'empêcher la « manifestation pour la démocratie », appelée pour ce dimanche par le principal parti d'opposition, le Bangladesh Nationalist Party (BNP). Une manifestation pour demander le report des élections législatives prévues le 5 janvier prochain. Et le pari des autorités est en passe d’être gagné.

La police a stoppé pendant toute la matinée les motos taxis dans la capitale et interpellé les personnes qu'elle jugeait suspecte de s'y rendre. Des dizaines d'officiers restreignent toujours l'accès au siège du parti du BNP alors que sa présidente, l'ancienne Première ministre Khaleda Zia, est assignée à résidence par la police depuis samedi soir. Un groupe d'avocats de la Cour suprême, favorables à l'opposition, a essayé de manifester mais a été repoussé à coup de canon à eau. Le vice-président du BNP, Shamsher Chowdhury, accuse le gouvernement de totalitarisme.

« Rien d'autre que du fascisme »

« Près de 1 000 personnes ont été arrêtées dans tout le pays depuis vendredi, déplore cette dernière. Dans un cas, la police a même arrêté la femme et les enfants de la personne qu'il cherchait quand ils n'ont pas trouvé cette dernière. L'élection à venir est une imposture, car la moitié des candidats seront élus automatiquement, faute d'opposition [quasiment tous les partis d'opposition boycottent ce scrutin, ndlr]. Nous voulons manifester pacifiquement contre cela, mais nous ne pouvons pas le faire. Ceci n'est rien d'autre que du fascisme. »

Adilur Rahman Khan est le président d'Odhikar, une organisation de défense des droits de l'homme du Bangladesh. Au micro de la rédaction anglophone de RFI, il espère que l'opposition et le gouvernement, parviendront malgré tout à s'entendre pour sortir de la crise sans violences.

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