La Tunisie adopte la loi sur la justice transitionnelle

Près de trois ans après la révolution, la Tunisie s'est dotée dans la nuit du samedi au dimanche 15 décembre d'une loi sur la justice transitionnelle. Un mécanisme censé traiter des crimes des deux précédents régimes de Bourguiba et Ben Ali, et dédommager les victimes. Un texte qui fait consensus malgré un fort absentéisme.

Ce texte est détaché de tout esprit de vengeance, salue Ferjani Doghmane, député d'Ennahda. Il espère que cette loi permettra de rétablir un climat de confiance, une réconciliation nationale.

Toujours au sein de la Troïka, Béchir Nefzi, élu CPR, partage cette satisfaction malgré sa déception que l'amendement sur l'immunisation de la révolution ne soit pas passé. Il visait à exclure de la politique les responsables de l'ancien régime pour cinq ans. Mais cette loi a tout de même eu le mérite de rassembler tout le monde, assure-t-il.

Mise en place de la commission Vérité et Dignité

Le consensus avait sa place, on aimerait que tous les votes se passent comme ça, confirme Karima Souid du Massar (opposition). Mais l'élue a désormais hâte que soit créée l'instance indépendante Vérité et Dignité chargée de mettre en place la justice transitionnelle. Ses 15 membres, représentants d'associations des droits de l'homme et de victimes, mais aussi experts magistrats, juges ou avocats seront choisis par l'Assemblée, une fois réglées d'autres étapes prioritaires comme l'adoption de la Constitution.  

→ à (ré) écouter : Printemps arabe: espoir déçu en Tunisie

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