Avec notre correspondante à Tunis, Camille Lafrance
Des versets du Coran. Et un cercueil pour les funérailles symboliques des membres des forces de l'ordre décédés lors d'affrontements avec des groupes armés. Un cercueil symbole aussi de la détresse des agents toujours sur le terrain. Kamel, membre de la Garde nationale, l'équivalent de la gendarmerie, s'insurge : « On n'a pas les moyens pour défendre notre peuple et notre Etat, ils doivent nous écouter ! »
Problèmes de chaînes de commandements, mais aussi d'équipement, dénoncés par le syndicat des forces de sécurité intérieure, l'organisateur. Chokri Hamada, son porte-parole, s'énerve : «Vraiment, il faut changer de stratégie. Nous, nous avons proposé une cellule de crise indépendante et soutenue par des anciens cadres. »
« La police, c'est notre espoir »
Des anciens cadres limogés après la révolution et dont le syndicat réclame le retour.
Autre revendication, plus contestée : la libération des agents arrêtés pour avoir tiré durant la révolution. Mais malgré cela, de simple citoyens comme Sarah, ont rejoint cette manifestation, elle s'explique sur ce choix : «Certes, on a été matraqués par la police. Mais maintenant, on encourage la police pour qu'elle soit avec le peuple, la police c'est notre espoir ! »
Le ministère de l'Intérieur dénonce de son côté une « menace de rébellion ». Plusieurs branches régionales ont également annoncé leur retrait du syndicat des forces de sécurité intérieure.