Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Le vice-président américain jouit d’une certaine popularité auprès des Chinois, mais un mot de travers et sa cote pourrait vite s’effondrer. Voilà, en substance, ce que dit le China Daily ce matin. Pas question, affirme le quotidien anglophone, de répéter les « remarques erronées » formulées au Japon.
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Allié de l’archipel, les Etats-Unis ont critiqué la zone d'identification aérienne de défense, déclarée par Pékin le 23 novembre dernier, mais contrairement à Tokyo et Séoul, Washington a bien demandé aux compagnies aériennes américaines de s’identifier auprès des Chinois lors du survol de la mer de Chine orientale, notent la plupart des commentateurs.
Pour Li Dinghai, professeur à l’Institut des études diplomatiques de Pékin, les Américains ne veulent pas se laisser « kidnapper par la politique du Japon en mer de Chine ».
Contexte diplomatique tendu
Cette visite intervient à un moment pour le moins délicat, constatent encore les analystes cités par l’agence Chine Nouvelle. Selon ces derniers, Joe Biden doit en effet compenser l’annulation, en octobre dernier, de la visite de Barack Obama en Asie pour cause de shutdown. Il doit aussi calmer ses alliés japonais et sud-coréens courroucés par la nouvelle zone aérienne chinoise. Biden est donc un médiateur sous pression.
Si les internautes se souviennent d’un vice-président américain venu goûter aux fameuses « Zha Jiangmian » - les « nouilles de Pékin » - dans les rues de la capitale chinoise ou de celui qui accompagnait le président Xi Jinping lors de sa viste aux Etats-Unis en 2012, chacun fait remarquer ici dans des termes plus ou moins délicats qu’il est toujours difficile de critiquer son banquier. La Chine est aujourd’hui le principal créancier des Etats-Unis. « La Chine et les Etats-Unis sont deux grands pays, le Japon est un petit soldat », constate plus sèchement le Global Times dans sa version chinoise.