Avec notre correspondante à Islamabad, Gaëlle Lussiaà-Berdou
Le général Raheel Sharif était jusqu’à sa nomination chargé de l’entraînement au quartier général de l’armée. Il est fils d’officier. Son frère, Shabbir, a été décoré de la plus haute distinction militaire pour son courage pendant la guerre contre l’Inde en 1971, où il a été tué.
Raheel Sharif n’a pas de lien de parenté direct avec Nawaz Sharif, mais on le dit proche de son entourage. Le Premier ministre l’a préféré à plusieurs autres candidats, y compris certains qui avaient plus d’ancienneté.
Trois coups d’Etat militaires depuis 1947
Selon plusieurs analystes, le nouveau chef d’état-major devrait suivre la route tracée par son prédécesseur, le général Kayani, notamment en évitant de s’ingérer dans les affaires politiques. Un élément clé dans ce pays qui a connu trois coups d’Etat militaires depuis son indépendance en 1947.
Les dossiers ne manqueront pas pour le général Sharif. Les talibans pakistanais multiplient les attaques dans le pays, y compris contre l’armée. Les relations restent tendues avec l’Inde, l'ennemi historique. Tout comme avec les Etats-Unis, qui comptent sur le Pakistan dans la guerre contre le terrorisme, et qui lui fournissent 2 milliards de dollars d’aide par an, surtout militaire.
Raheel Sharif succède au général Kayani à la tête de cette puissante institution au Pakistan, qui compte plus de 600 000 hommes. Nawaz Sharif a dû bien réfléchir, d'autant qu'en 1999, il avait renversé par Pervez Musharraf, le chef de l'armée qu'il avait là aussi lui-même choisi. Jean-Luc Racine, chercheur au CNRS, revient sur la politique que devrait faire suivre à l'armée pakistanaise son nouveau chef.