Le parti au pouvoir peut souffler. Il ne connaîtra pas le même sort que son ancêtre, le PPP, qui avait été dissous pour fraude électorale il y a cinq ans. En choisissant la voie du compromis les juges de la Cour constitutionnelle évitent ainsi de nouvelles violences entre «chemises rouges» pro-pouvoir et «chemises jaunes» de l'opposition qui ne cessaient ces trois dernières semaines par dizaines de milliers de manifester dans les rues de la capitale.
La société thaï est profondément divisée et constamment au bord de l'implosion, surtout depuis le coup d'Etat de 2006 qui avait renversé l'ancien Premier ministre Thaksin Shinawatra, aujourd'hui en exil. C'est sa sœur, Yingluck Shinawatra, qui est actuellement au pouvoir.
La Cour s'est non seulement prononcée contre la dissolution du Puea Thai au pouvoir mais a également jugé anticonstitutionnelle sa tentative de faire élire tous les sénateurs, qui sont actuellement en partie nommés. Yingluck Shinawatra voulait avec cet amendement revenir à la Constitution antérieure à 2006, autrement dit avant le coup d'Etat et le renversement par la junte de son frère.
La Cour a ainsi donné en partie raison à l'opposition, qui juge la Constitution en vigueur équilibrée et comportant des garde-fous pour éviter les dérives de l'exécutif.