L'attribution de Preah Vihear au Cambodge par la CIJ accueillie dans le calme à Phnom Penh

La Cour internationale de justice (CIJ), plus haut organe judiciaire de l'ONU, basé à La Haye, a donc attribué au Cambodge le promontoire sur lequel est perché le temple de Preah Vihear, une zone dont la souveraineté était contestée par son voisin thaïlandais. En 2011, ce conflit frontalier a donné lieu à plusieurs affrontements armés, parfois meurtriers. Déjà attribué par cette même juridiction au Cambodge en 1962, ce temple du XIe siècle avait rejoint la liste du partimoine mondial de l'Unesco en 2008. Cette nouvelle décision est très bien accueillie par les Cambodgiens, mais sans fanfare.

Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gee

L'attribution de Preah Vihear au Cambodge par la Cour internationale de justice est « une victoire pour toutes les Nations », selon le ministre cambodgien de l'Information, une décision qui n'est pas « à 100% satisfaisante » mais qui reste un « cadeau » pour le pays, selon son chef de la diplomatie ; le tribunal ne s'étant pas prononcé sur l'ensemble du territoire au cœur du litige avec la Thaïlande.

Appel au calme

Quant au Premier ministre, il a appelé au calme lors d'une intervention télévisée. A Phnom Penh, les cafés et marchés bruissent de conversations sur le sujet, en diapason avec les commentaires postés sur Facebook, sur le thème de « on a gagné ».

Avec un espoir, que cette décision mette un terme à cette dispute frontalière qui empoisonne les relations entre les deux pays depuis des années.

« Justice a été rendue », titrent en choeur les journaux. Au-delà du soulagement largement exprimé, les uns affirment que ce n'est là qu'une confirmation attendue de la décision rendue en 1962, d'autres ne prêtent guère attention à ce dénouement judiciaire, davantage préoccupés, disent-ils, par la crise politique qui s'est installée dans le pays depuis les élections législatives de juillet 2013.

Récupération politique ?

Certains intellectuels ne voient, eux, qu'une récupération politique de cette affaire par un gouvernement cambodgien soucieux d'afficher son nationalisme et par des Thaïlandais prompts à déplacer leurs querelles internes sur ce dossier.

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