Le typhon Haiyan, le plus puissant qui a jamais touché terre, selon les spécialistes, continue sa course vers le Nord. Après la région de la baie d'Halong, au Vietnam, près de la capitale Hanoi, il devrait atteindre la frontière de la Chine continentale, ce lundi dans la journée. Les vents, qui avaient dépassés de beaucoup les 300 km/h au-dessus des Philippines, semblent avoir perdu en intensité, mais ils restent néanmoins très forts.
10 000 morts et 2 000 disparus
Aux Philippines, la situation reste catastrophique. Beaucoup de régions sont affectées, avec des routes impraticables et de nombreux logements détruits. D'après les autorités philippines, le typhon aurait fait 10 000 morts et 2 000 disparus.
Les Nations unies, notamment le bureau pour la coordination de l'aide humanitaire (OCHA), confirment un « grand nombre de victimes », mais sans pouvoir donner des précisions quant au nombre des personnes mortes ou disparues. « Certains parlent déjà de 10 000 morts, mais nous ne pouvons confirmer aucun chiffre. Nous devons vérifier le nombre de victimes avant de faire, sur ce sujet, quelque commentaire que ce soit », a déclaré au micro de RFI Orla Sagan, qui travaille avec l'Office des Nations unies de coordination pour les affaires humanitaires (OCHA).
Des zones encore inaccessibles
« La situation est très mauvaise. On ne peut pas la décrire autrement. Tout a été dévasté », résume-t-elle. « Il y a plein de débris sur les routes. Les logements ont été détruits. Il n'y a pas de nourriture. Il n'y a pas d'abri. On craint les maladies infectieuses qui se propagent par l'eau infestée. » Les équipes de l’OCHA ont pu se rendre dans plusieurs zones affectées par le typhon aux Philippines. Des zones où « il y a beaucoup de victimes. Mais comme nous n'avons pas réussi à nous rendre partout, nous ne pouvons pas dire combien de personnes sont mortes », explique Orla Sagan, qui prévient que « le nombre des victimes recensées après le désastre va sûrement augmenter ».
Leyte, une île meurtrie
Sur l’île de Leyte, l’une des plus touchées par le typhon, Anaïs Llobet, la correspondante de RFI sur place, décrit « un paysage de désolation, un paysage de postapocalypse ». Sur des dizaines de kilomètres, « on ne voit rien d’autre que des maisons qui ont été détruites. Des planches de bois sont éparpillées partout. Les montagnes, qui étaient autrefois très touffues, sont maintenant rasées de toute végétation », rapporte-t-elle. « Des centaines de personnes sont à la recherche d’eau potable, de nourriture », décrit-elle, qualifiant la situation sur place de « dantesque ».
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« C’est comme si une immense vague de vent avait tout raflé sur son passage », a déclaré un témoin philippin. Les vents puissants ont dévasté les cultures. L’île de Leyte a aussi été touchée par des vagues hautes de plus de quatre mètres de haut, détruisant les embarcations des pêcheurs et leurs habitations, a constaté notre correspondante, qui a également observé la très difficile avancée des services de secours philippins vers les zones les plus touchées : les véhicules de l’armée étaient en effet fortement ralentis dans leur progression par les très nombreux arbres bloquant les routes.
Mobilisation internationale
Certaines régions frappées par le typhon sont en effet très difficiles d'accès, et il est d'autant plus difficile d'y acheminer la logistique et les aides. Les secours sont néanmoins en train de s'organiser.
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Les ONG lancent des appels aux dons, un peu partout à travers le monde. L'Union européenne a envoyé déjà un avion chargé de matériel pour les secouristes, notamment des bureaux et des dortoirs démontables. La Croix-Rouge française s'apprête à déployer une équipe de « réponse aux urgences ». Médecins du monde, à son tour, envoie une équipe médicale et logistique depuis Paris, où elle rejoindra des équipes de l’ONG déjà présentes à Manille. D'autres ONG ont des équipes d’urgences en partance pour Manille.