Avec notre correspondante à Doha, Laxmi Lota
Selon le rapporteur special des Nations unies pour les droits des migrants, la première des recommandations est d'améliorer, très vite, les logements des travailleurs migrants. Il cite en exemple l'un des sites qu'il a visité, « c'est essentiellement un dépotoir de pièces d'automobiles », témoigne-t-il. « Les chambres sont toutes petites et contiennent quatre lits superposés, ce qui est interdit dans le droit du travail qatari. La cuisine commune pour l'ensemble du camp était parfaitement sordide, et pas hygiénique du tout. Et là, les autorités qataries doivent intervenir pour s'assurer que des camps de travail propres et hygiéniques puissent être fournis aux travailleurs. »
→ A (RE)LIRE : Au Qatar, le président de la FIFA n’est «pas un inspecteur du travail»
Francois Crépeau dit avoir pu se rendre où il le souhaitait dans l'émirat. Il a rencontré des ouvriers et des membres du pouvoir. Le représentant des droits de l'homme ne veut pas être un donneur de leçons : il émet des suggestions, que l'émirat est libre de suivre ou non.
Suppression du sponsoring
« Tout cela forme un ensemble de pressions, gentilles - ni méchantes, ni agressives -, et l'on s'attend à ce que les autorités du Qatar puissent y répondre du mieux qu'elles peuvent et se servent de l'ensemble des suggestions pour progresser dans la voie d'une meilleure protection des droits de l'homme », précise François Crépeau.
→ A (RE)LIRE : Le chemin de croix des syndicats pour l'amélioration des conditions de travail
Et pour améliorer ces droits, le rapporteur spécial des Nations unies propose dans son rapport un salaire minimum pour les travailleurs en encore la création d'associations d'ouvriers. Il plaide également pour la suppression du système de sponsoring. Un principe qui suppose que toute personne étrangère désireuse de travailler au Qatar doit avoir un « sponsor » qatari, son employeur, qui devient son garant administratif et judiciaire, et détient en contrepartie des droits sur sa liberté de mouvement.