Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde
Elles sont dans un petit sac en plastique caché au fond d'un tiroir. Ce sont les toutes premières cigarettes électroniques. Pas commode de fumer ces tiges reliées par un câble électrique à des micro-processeurs et une pile. C’est pourtant comme ça que l’aventure a commencé pour Hon Lik, l’inventeur chinois de l’e-cigarette. Il se souvient :
« J’ai créé cette première e-cigarette en 2002. Si vous appuyez sur le bouton, vous pouvez prendre une bouffée, mais maintenant il n’y a plus de batterie. J’ai moi-même essayé d’arrêter de fumer avec des patchs, mais ça na pas marché. Puis j’ai rêvé d’une cigarette électronique qui permettrait d’avoir l’impression de fumer, mais sans fumer vraiment. En fait, j’ai appris l’électronique en démontant des postes de radio, c’était pendant la révolution culturelle au lycée ».
Un autodidacte à l'origine d'une invention qui a fait le tour du monde. Après la poudre à canon, la soie, le papier, voici que la Chine invente la cigarette électronique.
Le gouvernement chinois devrait parler violation de brevets avec les Occidentaux
« C’est vraiment une invention révolutionnaire qui me rend fier, surtout quand je vois que ma cigarette électronique est utilisée par de plus en plus de vapoteurs aux Etats-Unis et en Europe. La cigarette a rencontré de nombreux défis, il y a eu beaucoup de méfiance dans les médias et on a été très souvent copiés. Mais c’est vraiment une invention chinoise et le gouvernement chinois devrait profiter de ce moment justement pour parler de violations des brevets avec les Occidentaux », suggère-t-il en riant.
Ce géo trouve-tout, qui a fait des études de médecine traditionnelle, songe désormais à une machine permettant d'amortir la pollution à l'intérieur des maisons et à Pékin, ce n'est pas du luxe. Il dit aussi se réjouir de la décision européenne, car la vente de e-cigarettes en pharmacie aurait demandé de nombreuses études en amont.