Avec notre correspondant à Rangoon, Rémy Favre
Le président Thein Sein visite, observe, écoute. Il sillonne en hélicoptère depuis hier, mardi, l’État de l’Arakan où il a inspecté les travaux de construction dans un camp de réfugiés. Il s’est entretenu avec les dignitaires religieux locaux. Malgré une flambée de violences qui touche la petite ville côtière de Thandwe depuis dimanche, il n’a pas changé son itinéraire, il a décidé d’y séjourner. Au moins cinq musulmans ont été tués en périphérie de la ville. Plusieurs dizaines de maisons et quelques mosquées ont été incendiées.
Simple mise en garde
Le président Thein Sein s’est contenté de mettre en garde les instigateurs de ces violences. Ils les accusent de mettre en danger le processus de réformes politiques. Plusieurs organisations musulmanes ont demandé expressément au président de faire appliquer la loi alors que les forces de sécurité sont accusées par de nombreux témoins de laisser les émeutiers saccager en toute impunité.
Thein Sein n’a jamais proposé de plan de règlement du conflit aux minorités musulmanes et bouddhistes de l’Arakan. En juin dernier, il a qualifié le groupe bouddhiste extrémiste 969 de « mouvement pacifique ». Il a félicité son leader dont les prêches antimusulmans jettent de l’huile sur le feu.
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