«Nous laisserons la porte ouverte aux négociations. (…) Nous ferons entendre la voix de la paix, plus fort que jamais.» Abdullah Abdullah était très optimiste, ce mardi, lorsqu’il a déposé son dossier de candidature. Pourtant, les négociations entre le pouvoir afghan et les insurgés sont actuellement au point mort. Les talibans ont déjà affirmé qu’ils ne reconnaitraient pas plus le futur président qu’ils n’avaient reconnu l'actuel, et les forces alliées auront quitté le pays fin 2014.
Bien placé pour l'emporter
D'ici là, Abdullah Abdullah a de bonnes chances pour la présidentielle. En deux semaines, il est le seul candidat de poids à s’être présenté. Il y a quatre ans, il était arrivé deuxième au premier tour, avec plus de 30 % des voix. Mais il s’était retiré sans aller au second tour, en dénonçant des fraudes massives en faveur d’Hamid Karzaï, dont il avait été le ministre des Affaires étrangères de 2001 à 2006 avant d'être remercié, devenant alors l’une des principales figures de l’opposition.
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A cette expérience du pouvoir, il faut ajouter un père pachtoune et une mère tadjike. Abdullah Abdullah a également désigné un Hazara et un Pachtoune pour être ses futurs vice-présidents. Un métissage profitable, dans une élection où le vainqueur devra séduire hors de sa communauté ou de sa région d'origine.
Reste à voir si d'autres candidatures pourraient lui faire de l'ombre, d'ici dimanche. Plusieurs noms sont régulièrement cités, tels que celui de l’ancien chef de guerre, Abdul Rasul Sayyaf, ou encore celui du ministre des Affaires étrangères, Zalmai Rassoul.