Sri Lanka: victoire électorale écrasante du principal parti tamoul

Très large victoire du parti Tamoul au Sri Lanka, lors des premières élections organisées dans le nord du pays depuis le début de la guerre civile, il y a près de 30 ans. La TNA (Tamil national alliance) a remporté 30 des 38 sièges, le parti du président se contente lui d'à peine 7 sièges, le dernier siège ayant été remporté par un parti musulman. Reste à savoir maintenant si ce succès local de la coalition tamoul va lui permettre de travailler avec le gouvernement national à majorité cinghalaise, 4 ans à peine après la fin de la guerre civile.

« Un vote écrasant pour l'autonomie des Tamouls », c'est de cette manière que le chef de la TNA a analysé la très large victoire de son parti, qui a remporté les cinq districts en jeu.

Mais C. V. Wigneswaran a tenu à rassurer le président du Sri Lanka, avec qui il veut travailler et qui la semaine dernière encore l'accusait de séparatisme : « Tout ce que nous demandons c'est un état fédéral, d'autant que ce système est déjà en place dans le reste du Sri Lanka ».

Mais il a de nouveau et très fermement demandé le départ de l'armée du nord du pays, « le principal problème des Tamouls de la région aujourd'hui », selon lui. Une armée restée sur place après sa victoire sur les indépendantistes en 2009. Une armée accusée pendant la campagne et le vote de ce samedi d’intimidations sur les électeurs pour qu’ils ne votent pas TNA. Des accusations rejetées par les autorités.

La communauté internationale avait obtenu du gouvernement sri-lankais l'organisation de cette élection pour favoriser la réconciliation après la guerre civile. Reste à voir maintenant si malgré ses pouvoirs faibles, le nouveau Conseil provincial à majorité tamoul peut effectivement discuter et travailler avec le gouvernement central sur toutes ces lourdes questions que le chef de la TNA comptait mettre sur la table dès son élection.

À savoir le paiement des réparations de guerre, la récupération de leurs terres par les Tamouls, le départ de l'armée et une dose d'autonomie pour la région.

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