Avec notre correspondante à Islamabad, Gaëlle Lussiaà-Berdou
C’est l’un des attentats les plus meurtriers jamais perpétrés contre la minorité chrétienne au Pakistan. Les explosions ont retenti au moment où des centaines de fidèles réunis pour la messe du dimanche avaient commencé à quitter l’église. Les conséquences ont été sanglantes.
Les hôpitaux, débordés, ont dû rappeler au travail leurs employés en congé pour traiter les victimes qui arrivaient par dizaines. Ce sont parfois des passants qui ont dû transporter les blessés ensanglantés, dont plusieurs femmes et enfants.
La politique de main tendue critiquée
Les chrétiens sont entre trois et quatre millions au Pakistan, soit environ 2% de la population. Ils sont régulièrement victimes de discriminations et de violences, mais rarement d’une telle ampleur.
Partout, des voix s’élèvent pour condamner cet attentat, qui n’a pas été revendiqué. Plusieurs montrent du doigt les talibans pakistanais, très actifs dans la région de Peshawar. Pour certains, c’est une preuve de plus que la politique de la main tendue aux insurgés, avancée par le gouvernement, est sans issue, et que seule une intervention militaire pourra mettre fin aux violences.
■ Réaction du souverain pontife
Lors d'une visite pastorale en Sardaigne, le pape François a commenté l'attaque de Peshawar, jugeant qu'il s'agissait d'un « mauvais choix, de haine et de guerre ». La jeunesse doit selon lui « construire un monde meilleur, un monde de paix » et ne pas se satisfaire de « choix erronés qui portent à la destruction ».