Bangladesh: nouvelle condamnation à mort d’un haut dirigeant islamiste

Au Bangladesh, la Cour suprême vient de condamner à mort un dirigeant du principal parti islamiste du pays, le Jamaat-e-Islami, accusé d'avoir participé aux massacres commis lors de l'indépendance du pays en 1971. Abdul Quader Mollah fut reconnu coupable de crimes contre l'humanité et a été condamné à la prison à vie en première instance par le tribunal spécial pour juger ces crimes : une peine trop indulgente qui a été à l'origine d'un énorme mouvement de protestation de toute la jeunesse anti-islamiste du pays en février 2013.

Avec notre corrspondant à New Delhi, Sébastien Farcis

Ce fut le jugement qui cristallisa le mouvement anti-islamiste bangladais. Le 5 février dernier, quelques heures après le verdict, ils descendirent place Shabhag, dans le centre de Dacca, pour protester contre la « clémence » du tribunal, qui venait de condamner Abdul Quader Mollah à la prison à vie. Tous réclamaient la peine capitale pour ce cadre islamiste de 65 ans, reconnu coupable d'avoir assassiné 344 civils en 1971. Le mouvement de la place Shahbag était né, et continuera pendant des mois. Sous la pression, le gouvernement a fait appel et la Cour suprême rend ici sa première condamnation à mort dans ces procès de la guerre de l'indépendance.

« Nous continuerons à nous battre »

« Nous nous battons pour la condamnation de ces grands criminels depuis plusieurs années, témoigne Imran Sarker, à la tête de ce mouvement anti-islamiste, et la justice ne peut être rendue que s'ils sont condamnés à la peine capitale, car sinon ils auront toujours la possibilité de négocier leur sortie de prison. Nous sommes contents à présent, mais nous continuerons à nous battre et à descendre dans la rue jusqu'à ce que ces peines soient vraiment executées. »

Le parti islamiste du Jamaat-e-Islami a annoncé qu'il imposerait un couvre-feu général dans le pays entre mercredi et vendredi, pour protester contre ce verdict. Des affrontements provoqués par ses militants ont déjà blessé deux policiers.

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