Avec notre corrspondant à New Delhi, Sébastien Farcis
Ce fut le jugement qui cristallisa le mouvement anti-islamiste bangladais. Le 5 février dernier, quelques heures après le verdict, ils descendirent place Shabhag, dans le centre de Dacca, pour protester contre la « clémence » du tribunal, qui venait de condamner Abdul Quader Mollah à la prison à vie. Tous réclamaient la peine capitale pour ce cadre islamiste de 65 ans, reconnu coupable d'avoir assassiné 344 civils en 1971. Le mouvement de la place Shahbag était né, et continuera pendant des mois. Sous la pression, le gouvernement a fait appel et la Cour suprême rend ici sa première condamnation à mort dans ces procès de la guerre de l'indépendance.
« Nous continuerons à nous battre »
« Nous nous battons pour la condamnation de ces grands criminels depuis plusieurs années, témoigne Imran Sarker, à la tête de ce mouvement anti-islamiste, et la justice ne peut être rendue que s'ils sont condamnés à la peine capitale, car sinon ils auront toujours la possibilité de négocier leur sortie de prison. Nous sommes contents à présent, mais nous continuerons à nous battre et à descendre dans la rue jusqu'à ce que ces peines soient vraiment executées. »
Le parti islamiste du Jamaat-e-Islami a annoncé qu'il imposerait un couvre-feu général dans le pays entre mercredi et vendredi, pour protester contre ce verdict. Des affrontements provoqués par ses militants ont déjà blessé deux policiers.
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