Avec notre correspondant au Pakistan, Joël Bronner
« J’invite au dialogue tous les éléments qui ont malheureusement emprunté la voie de l'extrémisme. » Voilà comment Nawaz Sharif, vainqueur des élections du mois de mai, a lancé un appel à la télévision aux talibans pakistanais et aux autres groupes terroristes du pays. Le Premier ministre a toutefois nuancé ses propos, précisant qu’il voulait mettre un terme aux violences soit, donc, « par le dialogue et la réconciliation », soit « par l'usage complet de la force ».
Le conflit entre Islamabad et les insurgés a fait plusieurs milliers de morts, ces dix dernières années. Depuis les deux mois que Nawaz Sharif est en poste, pas moins de 70 attaques ou attentats ont déjà été perpétrés par les groupes terroristes. Dont le spectaculaire assaut d’une prison par les talibans fin juillet, qui a abouti à la libération d’environ 250 détenus.
Une situation sécuritaire qui complique fortement la tâche du nouveau gouvernement, également confronté à une grave crise énergétique. Voilà pourquoi, avant de développer son économie au point de devenir le « tigre asiatique » que le Premier ministre appelle de ses vœux, le Pakistan cherche d’abord à résorber la violence qui l’agite. En tentant, aujourd’hui, d’ouvrir la porte du dialogue.