Avec notre correspondant à Islamabad, Joël Bronner
En ce dernier jour du ramadan pour les Pakistanais, l’instable Baloutchistan n’aura pas été épargné. Plusieurs centaines de personnes étaient réunies à Quetta, la capitale de cette région, pour rendre hommage à un haut responsable de la police locale, tué quelques heures plus tôt. C’est lors de ces funérailles, célébrées dans l’enceinte du quartier général de la police, que l’attentat suicide a été commis.
De nombreux journalistes étaient sur place. Et certains retransmettaient même l’événement en direct. Sur les images diffusées, on peut voir le souffle de l’explosion propulser les caméras à terre puis la foule présente se jeter au sol. L’attaque, qui visait donc en priorité les forces de l’ordre, a été condamnée par le Premier ministre pakistanais Nawaz Sharif, qui a demandé une assistance immédiate aux victimes.
La violence qui déstabilise le Baloutchistan peut prendre trois visages différents. Celui des sunnites extrémistes qui attaquent les chiites, celui des talibans et de leurs alliés, ou encore celui des indépendantistes.
Un peu plus tôt cette semaine, dans la même région, c’est un bus qui avait été pris pour cible, cette fois-ci par des indépendantistes baloutches. Arrêtés à un faux point de contrôle par des hommes déguisés en policiers, les passagers avaient été sommés de descendre. Quatorze d’entre eux, dont deux membres des forces de sécurité, avaient alors été abattus.
DES FAITS SIMILAIRES EN AFGHANISTAN
Quatorze femmes et enfants ont également été tués et au moins quatre autres personnes blessées dans un attentat ce jeudi dans l'est de l'Afghanistan. Une bombe artisanale a explosé au milieu d'un cimetière. Tous sont membres d'une même famille qui rendait visite à un proche tué par les talibans l'an dernier.
Avec notre correspondant à Kaboul, Nicolas Ropert
Pour l'Aïd, il est de coutume de rendre visite à ses proches ou d'aller prier dans les cimetières. C'est ce qu'a fait ce mardi la famille Khyali, du nom d'un important chef tribal dans la province de Nangahar. Selon des témoins, la bombe avait été dissimulée dans une des tombes toutes proches. C'était donc clairement un attentat ciblé contre cette famille qui soutient le gouvernement de Kaboul.
Cette attaque au mode opératoire rarissime a été condamnée par le président afghan. Hamid Karzaï a dénoncé la responsabilité de « ces Afghans qui travaillent pour d'autres ». Une manière d'accuser, une nouvelle fois, son voisin pakistanais.
La province du Nangahar, située à la frontière avec le Pakistan, a été lourdement frappée ces derniers jours. En début de semaine, une voiture piégée a explosé dans le centre-ville de la capitale provinciale Jalalabad. Un peu plus tôt, le consulat indien avait été pris pour cible, tuant une dizaine de personnes.
Pourtant prompt à revendiquer leurs attaques, les talibans sont restés silencieux. D'autres groupes pourraient être derrière ces actes même si des règlements de compte en série ne sont pas à exclure.