Depuis plusieurs mois, l'économie chinoise progresse mollement. Les 7,5% de croissance du PIB enregistrés au deuxième trimestre, tout comme la contraction de l'activité manufacturière depuis onze mois, ravivent les craintes d'un essoufflement de la deuxième économie mondiale.
Ces clignotants au rouge prouvent qu'un profond changement est en train de s'opérer dans l'économie chinoise, estime Jean-François Huchet, directeur du Centre d'études français sur la Chine contemporaine, basé à Hong Kong. « Pendant très longtemps, cela a été un module de croissance qui a été essentiellement basé sur l’investissement et l’exportation. Pour changer de modèle de croissance, il faut effectivement plusieurs années pour que le modèle de consommation prenne le relais », analyse-t-il.
Ce changement passe par moins de croissance. Selon Jean-François Huchet, il faut réduire le rythme des investissements, beaucoup trop élevés depuis le début des années 2000, et particulièrement depuis le plan de relance de 2008. Investissement et exportations en baisse, l'économie chinoise devrait pouvoir compter sur la consommation intérieure, mais celle-ci est encore très faible.