Commerce international: la France à l'offensive en Asie

La France veut faire de la région Asie-Pacifique un axe prioritaire de son action diplomatico-économique au cours des prochaines années. Une région en pleine expansion qui fait l'objet de toutes les attentions des responsables politiques français. Les voyages répétés du président de la République, du Premier ministre et de plusieurs ministres en témoignent.

François Hollande s'est rendu dans quatre pays asiatiques depuis le début de son mandat (Chine, Inde, Japon Vietnam). Jean-Marc Ayrault a fait six visites sur ce continent (Singapour, Philippines, Cambodge, Thaïlande, Corée du sud, Malaisie). Et Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, achève une tournée en Asie du Sud-Est par l'Indonésie, pays de 240 millions d'habitants, et candidat à l'entrée dans le groupe des pays émergents, les Brics.

Sans négliger les grands partenaires commerciaux que sont la Chine, l'Inde, le Japon ou la Corée du sud, la France est fortement concurrencée dans ces pays par d’autres pays occidentaux comme l’Allemagne, par exemple. Paris veut donc orienter ses efforts vers l'Asie du Sud-Est, un marché potentiel de 600 millions d'habitants dont la croissance dépasse bien souvent les 6% par an.

« La France n’a pas été assez présente en Asie du Sud-Est », a affirmé Laurent Fabius, au siège de l’Asean à Djakarta. 1 500 entreprises sont implantées dans cette région et le montant des exportations françaises en Asie du Sud-Est est comparable à celui des exportations vers la Chine. Mais en dehors des grands groupes hexagonaux, la présence française y est encore marginale, loin derrière l’Allemagne ou le Royaume-Uni.

Stratégie délibérée

D'où la présence récente de Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, en Birmanie, accompagnée d'une délégation de PME françaises. La Birmanie a enregistré l’an dernier une croissance de 6,5% et cela devrait se poursuivre grâce à la production de gaz et à des investissements en hausse dans ce pays. C’est aussi la raison des voyages du Premier ministre aux Philippines, en Thaïlande et en Malaisie. La Malaisie a retenu Dassault et ses avions Rafale parmi les cinq constructeurs susceptibles d’obtenir le marché du renouvellement de son aviation de chasse.

« C'est une stratégie délibérée de ne pas se limiter aux grandes puissances, a expliqué Jean-Marc Ayrault, nous avons aussi décidé de nous rendre dans les puissances moyennes parce qu’elles sont en pleine croissance  ». La France veut compter avec ces pays qui seront des acteurs majeurs du XXIe siècle, en Asie comme en Amérique latine.

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