Avec notre correspondant à Séoul, Frederic Ojardias
Monsieur Yoon était nord-coréen, médecin et père de six enfants. Quand la guerre de Corée éclate en 1950, il s’enfuit au Sud avec sa fille aînée. La guerre terminée, la frontière reste fermée. Bloqué au Sud, il se remarie et a quatre nouveaux enfants.
A sa mort, sa fille aînée décide de faire valoir les droits à l’héritage de ses frères et sœurs nord-coréens. Avec l’aide du gouvernement de Pyongyang, qui y voit une occasion de gagner quelques devises, elle parvient à les localiser et même à obtenir leur ADN, pour des tests de paternité.
Jurisprudence
Après des années de procès, la Cour suprême sud-coréenne lui a donné raison : elle a décidé que les enfants nord-coréens de Monsieur Yoon auront bien droit à leur part de l’héritage, estimé à 7 millions d’euros.
Alors que la division de la péninsule coréenne depuis 60 ans a séparé des millions de familles, cette décision ouvre la voie à de nombreux autres procès du genre.