Avec notre correspondant à Bombay, Sébastien Farcis
Des centaines d'enfants attendaient devant leur salle de classe, à midi, dans de nombreux villages de l'Etat du Bihar, avec leur plateau de fer blanc vide dans la main. Certains parents avaient fourni une boîte-repas à leurs petits écoliers mais tous ne le peuvent pas, car ces cantines sont justement prévues pour les familles les plus pauvres.
Selon ce gigantesque programme de cantine scolaire, qui offre un repas gratuit à 120 millions d'enfants indiens chaque jour, les instituteurs sont chargés de contrôler la qualité de la nourriture et de la servir.
Une tâche que les 300 000 enseignants du Bihar refusent maintenant de réaliser, par crainte d'être à leur tour accusés en cas d'intoxication alimentaire. « Ce n'est pas notre métier », affirment-ils, et la nourriture fournie par l'Etat est souvent de mauvaise qualité à cause d'une importante corruption.
Le gouvernement régional affirme qu'il n'a pas les moyens d'engager une agence spécialisée pour distribuer ces repas aux 16 millions d'enfants du Bihar.