Un nouveau poste de police attaqué au Xinjiang selon les médias chinois

Trois jours après des heurts qui ont fait 27 morts au Xinjiang, une centaine de personnes armées de couteaux se serait à nouveau attaquée à un poste de police dans la province, affirme la presse chinoise ce samedi 29 juin. Cette région de l’extrême ouest chinois est régulièrement en proie aux tensions entre la minorité ouïghoure, musulmane, et les Hans, l’ethnie majoritaire en Chine. Le président Xi Jinping en appelle à la stabilité. Les agresseurs supposés ont été qualifiés de «terroristes».

Avec notre correspondant à Pékin, Stéphane Lagarde

Les informations sur ces violences sont difficilement accessibles dans cette région où les populations ouïghoures ont peur de parler aux journalistes par crainte des représailles. Selon les autorités, les derniers affrontements se sont produits dans la préfecture de Hotan, vendredi 28 juin.

Un groupe de « terroristes », selon la terminologie officielle, aurait « attaqué de nombreuses personnes avec des armes après s’être rassemblé sur un lieu de culte ». Le communiqué diffusé sur le site officiel Tianshan reste flou, mais il se veut formel sur un point : aucun civil n’a été blessé ou tué, assure le bureau de la propagande du Xinjiang.

Black out sur l'information ?

Cette version est néanmoins contestée par plusieurs témoins cités par Radio Free Asia notamment. Selon ces derniers, des policiers auraient « encerclé les alentours de la mosquée et fait irruption pendant la prière le week-end dernier parce que l’iman avait dévié du sermon officiel ». Des « jeunes Ouïghours à motos » auraient alors quitté l’esplanade de la mosquée en « criant des slogans politiques ».

« Les policiers ont eu peur et ont ouvert le feu », faisant au moins deux morts, affirment encore ces témoins. Des propos démentis par les autorités. L’association des Ouïghours aux Etats-Unis dénonce de son côté un black out sur l’information et note que ces évènements se produisent en amont du 5 juillet, date anniversaire des émeutes de 2009. Ils surviennent aussi avant les célébrations du ramadan, qui selon la minorité ouïghoure seraient régulièrement réprimées par les autorités locales.

Partager :