Avec notre correspondant régional, Sébastien Farcis
Doje Khagri est revenu le 28 mai du toit du monde. Ce sherpa népalais de 46 ans a gravi l'Everest pour la 9e fois de sa vie. Un parcours intense de 51 jours de marche dans des conditions de plus en plus extrêmes : « En 2005, je me souviens qu'il y avait beaucoup de neige entre le 1er et le 2e camp de base. Aujourd'hui, tout a fondu, et il ne reste que des roches. C'est dangereux car il y a beaucoup d'éboulements qui emportent des marcheurs. Le climat est également devenu instable. Pendant cette ascension, la température a ainsi chuté d'un coup et des vents glacés nous ont frappé. C'était comme un courant d'électricité qui nous traversait ».
Ces nouveaux dangers ne semblent pas effrayer les candidats à cette ascension mythique, dont le nombre a été multiplié par six en dix ans. Une croissance qui inquiète pourtant même ceux qui en bénéficient, comme Iswari Paudel, qui tient l'agence de treks Himalayan Guides. « Le nombre de déchets laissés dans la montagne est alarmant, explique-t-il, et il faut mener des campagnes de sensibilisation, ou même réduire le nombre de personnes qui montent. Car nous sommes en train de changer le visage de cette montagne ».