Baisse de régime pour l’économie chinoise

Le Fonds monétaire international (FMI) vient d’annoncer ses prévisions de croissance pour 2013 et 2014 concernant la Chine. Comme prévu, les chiffres ne sont pas très bons. Et dans un contexte de ralentissement, la deuxième puissance économique mondiale marque le pas.

L'économie chinoise, qui avait connu pendant des années une croissance à deux chiffres, continue de ralentir. Le FMI prévoit une croissance de 7,75 % en Chine cette année, et à peu près la même chose l'an prochain. Déjà au premier trimestre de 2013, elle s’est établie sous la barre de 8 %. Un seuil à partir duquel l’économie chinoise ne peut plus absorber les nouveaux entrants sur le marché du travail.

Deux leviers d’activité sont désormais pratiquement à l’arrêt. Le premier est intérieur : le ralentissement des investissements et de la production industrielle. Le second est extérieur : la crise des pays développés, et notamment de l’Europe, a entraîné une baisse de la demande étrangère de produits chinois.

Développer la demande interne

Le secteur manufacturier a vu sa croissance ralentir au mois d’avril, en raison notamment d’une baisse conséquente des commandes à l'exportation, selon une étude de la banque HSBC. Une étude qui indique que la récession européenne et le ralentissement américain mettent en péril la reprise du pays.

Cette contraction de l’économie met en évidence l’urgence des réformes à mener. Jusqu’à présent, la croissance chinoise était trop dépendante des exportations. Mais cette année, Pékin a décidé de faire du développement de la demande intérieure sa priorité, pour rééquilibrer la situation. Un changement de cap qui peine à se concrétiser.

Endettement du pays

Enfin, comme les agences de notation Fitch et Moddy's, le Fonds monétaire international tire la sonnette d’alarme sur l’explosion des crédits. Lors du premier trimestre de cette année, le crédit en Chine a augmenté de près de 60 %. En additionnant les crédits contractés par les institutions publiques et privées, la dette chinoise représente aujourd’hui plus de 200 % du produit intérieur brut du pays.

Le FMI recommande notamment à Pékin de freiner la croissance des prêts informels qui échappent au système bancaire. Selon l’agence de notation Moody’s, ces prêts informels ont augmenté de 70 % au cours de ces deux dernières années. Ce qui pourrait, à terme, avoir des conséquences sur toute l’économie du pays.

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